28 JUILLET 2022 – JOURNÉE MONDIALE CONTRE L’HÉPATITE

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28 juillet 2022

La date du 28 juillet a été retenue car elle correspond à celle de la naissance du lauréat du Prix Nobel, le Dr Baruch Blumberg, qui a découvert le virus de l’hépatite B et mis au point un test et un vaccin contre ce virus.

La Journée mondiale contre l’hépatite, le 28 juillet, est l’occasion d’intensifier les efforts internationaux de lutte contre cette maladie et de faire connaitre les différentes formes d’hépatites virales au grand public.

Qu’est-ce qu’une hépatite virale ?

Une hépatite virale est une inflammation du foie en réponse à l’infection par un virus. Il n’y a pas une hépatite virale mais des hépatites virales en raison de la variabilité des virus en cause et des conséquences cliniques potentielles à court ou long terme.

Les hépatites aiguës surviennent peu de temps après la phase d’incubation et vont du simple portage asymptomatique aux formes bruyantes et potentiellement graves (hépatites fulminantes).  Les hépatites chroniques quant à elles sont caractérisées par un portage viral persistant plus de 6 mois après le début de l’infection et évoluent souvent à bas bruit. Le risque principal en cas d’hépatite chronique est l’évolution vers la cirrhose et le cancer du foie.

Quels sont les symptômes d’une hépatite ?

Hépatite aiguë :

Elle passe souvent inaperçue (infection asymptomatique).  Dans certains cas, elle se manifeste par des maux de ventre, une coloration jaune de la peau et du fond de l’œil (ictère), de la fièvre et une fatigue parfois prolongée. Il existe des cas exceptionnels d’hépatites dites fulminantes pouvant conduire au décès.

Hépatite chronique : elle est définie par une potentielle inflammation chronique du foie en lien avec la persistance du virus plus de 6 mois après le début de l’infection.

Quels sont les différents types d’hépatites virales ?

Les principaux virus responsables d’hépatites sont les virus des hépatites A, B, C, D et E.

L’hépatite B :

En France : 135 000 adultes vivent avec une hépatite B chronique dont presque 20% l’ignorent.

Elle se transmet surtout en France par voie sexuelle lors de relations non protégées et par voie sanguine (notamment en cas de partage de matériel de drogues par voie intraveineuse ou nasale par les consommateurs). La transmission lors de l’accouchement est exceptionnelle en France.

Le principal risque de l’hépatite B est le développement d’une hépatite chronique qui survient dans 2 à 10% des cas après l’infection.

L’hépatite B est une infection sexuellement transmissible : protégez-vous et faites-vous dépistez.

L’hépatite C :

En France : 193 000 personnes sont atteintes de l’hépatite C

Elle se transmet essentiellement par voie sanguine.  L’usage de drogue par voie intraveineuse (et secondairement intranasale) est la voie de transmission principale du virus de l’hépatite C. La transmission par voie sexuelle est plus rare et est favorisée par un contact sanguin (rapports traumatiques, présence de lésions, période de règles…).

De façon similaire à l’hépatite B le risque est le développement d’une hépatite chronique. Celle-ci survient dans 70 à 85% des cas après l’infection.

L’hépatite A :

En France : environ 1000 cas/an d’hépatite A sont déclarés, nous sommes dans une zone à faible endémie.

La propagation de ce virus passe principalement via l’ingestion par une personne non infectée préalablement (ou non vaccinée) d’eau ou d’aliments contaminés (fruits de mer +++). La maladie est étroitement associée à l’eau et à la nourriture insalubres, à des conditions d’assainissement insatisfaisantes, à une mauvaise hygiène personnelle et à des relations sexuelles oro-anales.

À la différence des hépatites B et C, l’hépatite A n’entraîne pas de maladie hépatique chronique mais elle peut provoquer dans de très rares occasions une hépatite fulminante (insuffisance hépatique aiguë) laquelle s’avère souvent mortelle.

Autres hépatites virales :

  • Hépatite D: les infections par l’hépatite D surviennent exclusivement chez des patients atteints de l’hépatite B. Les modalités de transmission sont identiques, il n’existe pas de traitement spécifique et efficace ni de vaccin mais la vaccination contre l’hépatite B évite l’infection par l’hépatite D.
  • Hépatite E : elle se transmet comme l’hépatite A (voie oro-fécale) et se définie par une hépatite aiguë. Le développement d’une hépatite chronique est rare mais possible en cas de baisse importante de l’immunité.

Comment éviter la contamination et la propagation des virus ?

La vaccination :

  • Le vaccin contre l’hépatite B : vaccin obligatoire chez le nourrisson. Si elle n’a pas été effectuée au cours de la 1re année de vie, elle peut être réalisée jusqu’à 15 ans. À partir de 16 ans, elle est recommandée uniquement chez les personnes exposées au risque d’hépatite B mais reste obligatoire chez les professionnels de santé.
  • Le vaccin contre l’hépatite A est recommandé pour les personnes exposées à ce virus (voyage dans des régions à hygiène précaire et de forte endémie), à risque de contamination (travail dans la préparation d’aliments) ou à risque d’infection plus sévère (mucoviscidose, personne déjà atteinte de maladie du foie, …).

En cas de voyage dans une région du monde de forte endémie (où les conditions d’hygiène sont précaires) : pensez au vaccin contre l’hépatite A.

Il n’existe pas de vaccin pour les hépatites C, D et E.

Autres moyens de préventions :

  • Hépatite A et E à transmission « oro-fécale », les moyens de prévention reposent sur l’hygiène personnelle et collective en particulier :
    • L’hygiène simple des mains à l’eau et au savon (le lavage des mains après être allé aux toilettes, après avoir changé la couche d’un bébé, avant de préparer les repas, avant de manger et de donner à manger aux enfants…)
    • La non consommation d’eau non traitée
    • La cuisson à cœur des viandes.
  • Hépatite B, D et C à transmission sexuelle et par voie sanguine :
    • Utilisation du préservatif lors d’un rapport sexuel avec un partenaire dont le statut sérologique n’est pas connu
    • Le non partage d’objets de toilette pouvant être en contact avec du sang
    • Les utilisateurs de drogue par voie intraveineuse ou nasale ne doivent pas partager leur matériel.

Comment se faire dépister ? 

Le dépistage se fait via une simple prise de sang par la recherche d’antigènes et/ou anticorps dirigés contre les virus.

Le dépistage de l’infection par le virus de l’hépatite B et/ou de l’hépatite C est recommandé en cas de pratique(s) jugée(s) « à risque de transmission » mais peut aussi être effectué avant le retrait du préservatif avec un partenaire régulier.

Le dépistage des personnes à risque est primordial pour :

  • Mettre en place un suivi et un traitement adapté afin de réduire la survenue des complications
  • Éviter la transmission du virus

Le dépistage des autres hépatites virales (A, D et E) se fait seulement dans certains cas et après avis médical.

Une simple prise sang suffit pour savoir si on a été contaminé par le virus de l’hépatite C et B. Parlez-en à votre médecin ou votre biologiste

 

Sources :